Pourquoi votre chien court-il après tout ce qui bouge ? Pourquoi secoue-t-il ses jouets comme s’il s’agissait d’une proie ? Ces comportements sont des expressions claires de l’instinct du chien. Comprendre ces réactions innées permet non seulement de mieux communiquer avec son compagnon à quatre pattes, mais aussi de l’éduquer de manière plus juste et efficace.
Dans cet article, nous explorerons les origines de ces comportements instinctifs, comment les canaliser intelligemment et pourquoi respecter l’instinct est essentiel pour une cohabitation harmonieuse avec votre chien.
L’instinct du chien : qu’est-ce qu’un patron moteur ?
Les comportements instinctifs du chien sont généralement organisés en patrons moteurs. Ce sont des réactions automatiques, déclenchées par un stimulus, qui suivent une séquence précise difficile à interrompre une fois enclenchée. Ces comportements existent sans apprentissage : ils sont codés dans le génome canin.
Exemples de patrons moteurs :
- La poursuite : votre chien court après un joggeur, un chat ou un vélo.
- La capture et le secouement : lorsqu’il attrape un jouet et le secoue violemment.
- Le pistage : comme un chien de chasse qui suit une piste olfactive.
Ces instincts sont parfois perçus comme des problèmes, mais ils sont naturels. Certains sont étroitement liés à l’instinct alimentaire du chien, qui pousse à la chasse ou à la recherche de nourriture.
Peut-on gérer un comportement instinctif ?
Bonne nouvelle : on ne peut pas supprimer un instinct, mais on peut l’encadrer. Gérer l’instinct du chien, c’est le comprendre, l’accepter et le moduler par une éducation adaptée. Cela est d’autant plus vrai pour l’instinct de prédation chez le chien.
Voici comment procéder :
● Évaluer l’intensité de l’instinct
- Le comportement se déclenche-t-il immédiatement ?
- Jusqu’à quel stade va-t-il (simple poursuite, capture, mâchonnement) ?
- Peut-il interrompre l’action sur commande ?
● Travailler le contrôle de l’impulsion
- Enseigner « tu attends » ou « tu regardes » avant d’agir.
- Travailler le focus sur l’humain, utile dans toute formation comportement canin.
- Renforcer le rappel ou le contact visuel pour couper la séquence.
● Désensibiliser et reconditionner
- Exposer le chien à des versions atténuées du stimulus.
- Associer le déclencheur à un comportement alternatif (revenir, s’asseoir, regarder).
Pour approfondir, consultez aussi notre guide sur comment devenir un bon propriétaire pour son chien, qui vous aidera à mieux cerner ses besoins instinctifs et émotionnels.

Canaliser l’instinct plutôt que le bloquer
Plutôt que de tenter de supprimer un comportement instinctif, il est plus intelligent de rediriger cette énergie.
Exemples d’activités adaptées :
- Pour un chien qui aime poursuivre → Jeux de lancer/rapporter.
- Pour un chien qui mord et secoue → Jeux de tirage, tug.
- Pour un chien qui piste → Mantrailing, recherche olfactive, pistage.
Cela évite les comportements de substitution (destruction, excitation excessive) et renforce la relation humain-chien. On retrouve ici l’importance de comprendre les émotions chez le chien, sujet que nous traitons dans notre article sur apprendre à son chien à gérer ses émotions.
L’instinct du chien avec l’homme : une histoire à deux
L’instinct du chien avec l’homme est aussi le fruit de milliers d’années de coévolution. Le chien a appris à lire nos émotions, notre langage corporel, et à adapter ses comportements. Mais certaines races ont conservé un instinct alimentaire ou de prédation plus marquées.
- Un Border Collie fixe et poursuit : c’est sa fonction d’origine.
- Un Labrador cherche à porter et tenir : c’est l’instinct de rapport.
Comprendre, cela permet d’adapter ses attentes et de proposer des activités qui respectent l’identité du chien.
Génétique et instinct : un duo indissociable
Chaque race canine est le fruit d’une sélection génétique liée à des fonctions de travail. Un Malinois ou un chien de chasse aura des réflexes instinctifs plus forts qu’un “chien d’appartement”.
Mais attention : tous les chiens, même au sein d’une même race, ne présentent pas le même niveau d’instinct. C’est pour cela que l’approche doit être individualisée, comme on le souligne dans notre article sur le comportement canin.

Conclusion : respecter l’instinct pour mieux éduquer
Vouloir stopper l’instinct du chien est une erreur. L’objectif n’est pas de le faire disparaître, mais de le canaliser pour qu’il s’exprime dans un cadre adapté.
Un chien équilibré est un chien dont on reconnaît et respecte la nature profonde, tout en lui offrant des repères clairs et bienveillants. En tant que propriétaire, comprendre les instincts de votre chien est la clé d’une éducation réussie, durable et respectueuse de son identité.